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Faire le tour de l’Ile-Tudy à pied

Bien que plusieurs itinéraires soient possibles à partir de la Résidence les Dunes, pour faire le tour de l’Ile-Tudy, je vous conseille de vous diriger vers la plage. Empruntez ensuite la promenade aménagée sur la dune en direction de la pointe. Vous passerez devant le club nautique qui tout l’été propose de nombreux stages (catamaran, planche à voile, paddle). Le club loue également son matériel. Une fois à l’extrémité de la plage, vous êtes au lieu-dit Pen an Truck. Autrefois, il s’agissait d’une grande propriété. Les plus anciens habitants de l’Ile-Tudy vous diront qu’ils venaient y danser le week-end dans les années 60. Cette propriété a par la suite été divisée en lots, voyant l’édification de plusieurs maisons.

Suivez la passerelle en bois puis continuez sur la plage et longez les maisons si la hauteur de la marée le permet. Sinon prenez la rue du Rocher sur votre droite, puis tournez à gauche dans la rue des écoles.
En passant à hauteur du numéro 20 B rue des Ecole, n’hésitez pas à vous arrêter à la galerie Arnaud Guéguen, talentueux sculpteur et designer sur bois et métal.

Ensuite, continuez dans la rue des écoles puis tournez à gauche pour rejoindre le boulevard de l’Océan. Si vous passez par la plage, un escalier en pierre vous permet de monter sur le boulevard. Sur votre droite, impossible de manquer le cimetière et l’église. D’ailleurs nous vous encourageons à pousser la porte de l’église pour admirer son architecture et ses très beaux vitraux.

En continuant sur le boulevard de l’Océan, vos pas vous mèneront jusqu’à la pointe de l’Ile Tudy. Aménagée en petit jardin, elle offre une vue imprenable sur le phare de la Perdrix et le port de pêche de Loctudy. Ne manquez pas la table d’orientation qui donne les informations géographiques sur le panorama. Si le coeur vous en dit, prenez également le temps d’entrer à la galerie de la pointe, lieu d’exposition temporaire ouvert pendant l’été.
Enfin, vous remarquerez certainement « l’armoire à livres », invitation à déposer ou emprunter un livre si vous êtes friand de lecture.

Se détendre au port et profiter de la vue

Pour poursuivre le tour de l’Ile-Tudy et accéder au port, dirigez-vous vers l’extrémité droite de la pointe. Montez le petit escalier puis poursuivez votre chemin en descendant sur l’étroit passage en pierre, si l’eau n’a pas submergé l’accès. Sinon, revenez sur vos pas et prenez une des ruelles, juste à la sortie de pointe. Vous êtes certainement maintenant à hauteur d’une jolie maison aux volets bleus qui porte l’inscription « Ty Armel ». Longez-la pour déboucher rue de la République. Sur votre droite, ce sont d’autres locaux du centre nautique, identifiables à l’emblème de l’Ile-Tudy, le rouget. C’est ici que se font les départs pour les cours d’optimists et du « Club Moussaillons » pour les plus petits.

En continuant tout droit, ne manquez pas la surprenante maison de la tour sur votre droite. Construite au début du XIXe siècle, elle compte trois étages. Continuez sur la rue de la République pour arriver au port ou prenez l’étroite rue des Glénan, à gauche. Arrêtez-vous alors à la boutique « Côté jardin » pour faire un peu de shopping ou prendre un thé.

Une des attractions du port de l’Ile-Tudy est sa cale. Si vous souhaitez vous rendre à Loctudy, vous pouvez prendre le passeur qui fait la navette entre les deux ports. L’embarquement se fait au bout de cette jetée.

Découvrir l’architecture locale

Avant de prendre le chemin du retour, pourquoi ne pas flâner dans les ruelles de l’Ile-Tudy ? Elles sont riches en découvertes. Observez les maisons traditionnelles. Elles sont basses et souvent d’une grande simplicité, en pierres apparentes ou peintes en blanc. Soyez à l’affût des trésors cachés, ici un habillage de porte, là un charmant petit volet. Laissez-vous guider par l’odeur d’une glycine, ou d’un chèvrefeuille…
Pour revenir vers la Résidence les Dunes, prenez cette fois la rue Principale.

L’abri du marin

Vous reconnaîtrez facilement à sa couleur rose l’ancien abri du marin, sur votre gauche. Crée en 1908 par Jacques de Thézac, fervent catholique, l’abri du marin avait pour vocation, selons ses statuts, « d’étudier, de rechercher et de mettre en pratique, dans l’esprit le plus désintéressé, les moyens d’améliorer l’état tant moral que matériel des marins-pêcheurs, notamment en luttant contre l’alcoolisme ». Il constituait ainsi un refuge procurant aux marins gîte, soins, mais aussi convivialité à travers jeux, chants, lectures et activités studieuses tels école de pêche et atelier de réparation. Une grande salle de jeux et un logement composaient le rez-de-chaussée. On trouvait à l’étage une bibliothèque et un poste de couchage.
En 1917, l’abri sera mis à la disposition des officiers américains de la base d’hydravions. A la suite de la fermeture successive des conserveries, la fréquentation de l’abri diminue jusqu’à totalement disparaître. Le bâtiment sera alors vendu en 1933.

La villa Kermaria, lieu de villégiature du célèbre couturier parisien Paul Poiret

Plus loin, arrêtez-vous quelques instants devant la villa Kermaria construite vers 1895. Paul Poiret, couturier et décorateur parisien, loue en 1911, pour plusieurs mois, la villa à son propriétaire quimpérois Victor Floch, commis principal des Postes et Télégraphes. Selon Serge Duigou, écrivain spécialisé dans l’histoire maritime de la Bretagne, Paul Poiret aurait trouvé à son arrivée la maison « nue et mal meublée ». Il se serait alors enquis de trouver une autre location. Sa recherche restant vaine, il décide de réaliser, à ses frais, des travaux afin de rendre la maison plus conforme à ses goûts (lire le passionnant récit dans « La rivière sans nom – un caveau de Montmartre sur l’estuaire », Editions Les îles du désert/2008). Le propriétaire l’assignera devant le juge de Paix de Pont l’Abbé. Paul Poiret sera condamné à remettre la maison dans son état d’origine et à une sévère amende. Le couturier aurait ainsi commenté la sanction « Ce breton borné qui aurait pu tirer un grand parti d’une salle à manger décorée par Naudin ne comprenait pas son bonheur ». Cela ne l’empêchera toutefois pas de revenir à l’Ile-Tudy l’année suivante.

On doit au couturier l’organisation de soirées qui resteront dans les mémoires, voici notamment ce qu’en relatait Max Jacob :  « J’arrive de chez Poiret seulement ce matin. Je suis un peu fatigué d’avoir pêché, chassé, ramé, bu, mangé, de m’être déchaussé, rechaussé, baigné, bu encore et accompagné des instruments à cordes sur un piano faux ».

Si la marée est basse, vous pouvez également passer par la grève pour rentrer jusqu’à la Résidence. Profitez ainsi de la magnifique vue sur l’anse du Pouldon et ses différentes îles. Comme vous l’avez certainement constaté, la variété des points de vue fait tout le charme de la presqu’île. Nous espérons que ce premier tour de l’Ile-Tudy, qui ne sera certainement pas le dernier, vous a enchanté.

Pour élargir votre territoire de découvertes nous vous invitons à suivre notre itinéraire jusqu’à Sainte-Marine par le chemin des douaniers.